lundi, septembre 09, 2013

I’m not sure if I should show you what I’ve found, has it gone for good or is it coming back around?

Si la sortie du nouveau Babyshambles faisait l’événement, celle du nouvel Arctic Monkeys AM fait figure de cataclysme intergalactique! 
Pour chroniquer cette nouveauté bouillante, ce billet sera composé non pas d'un mais de deux avis, probablement nécessaires pour précisément passer au crible AM. Le premier sera donc le mien et le second sera brillamment écrit par ma comparse V...


And it was literally carnage at the back of Piccadilly to see who could buy it first and does the limited edition seven inch quench your thirst for an album that will probably let you down?
 Fallowfield hillbilly, The Courteeners (2008)

Après avoir entendu les trois premiers singles ("R U mine?", "Do I wanna know?", "Why'd you only call me when you're high") ainsi que "Arabella" qui a filtré il y a quelques jours de cela, j'avais très peur de me lancer dans le cinquième album du quatuor de Sheffield... Cette citation des Courteeners décrit parfaitement l'état dans lequel j'étais, je plaçais beaucoup trop d'espoir dans cet album et l'ombre de la peur planait lugubrement^^. Je vais donc essayer d'être objective et ne pas hésiter à dire réellement ce que je pense et ce même si cela écorne l'image de mes Arctic Monkeys chéris... Enfin bref, rentrons dans le vif du sujet avant que je divague (ce qui arrive souvent avec eux^^)! 


La lourde et sensuelle "Do I wanna know?" retentit et l'excitation est à son comble lorsque je réalise que je vis un moment unique, la sensation parfaite d'entendre les nouvelles compositions de notre groupe préféré pour la première fois! "R U mine?" se charge de la suite, entraînante et lancinante comme toujours! "One for the road", "Arabella" et "I want it all" suivent bénéficiant d'une recette identique : gros son, solos de guitare malicieux et chœurs mystérieux et présentent quelques similitudes entre elles...  Loin d'être mauvais, ces trois morceaux ne semblent pourtant pas faire partie du chef-d'oeuvre auquel je m'attendais mais l'album n'est pas fini, l'espoir demeure!^^ Fort heureusement, la nostalgique et onirique "No 1 party anthem" ponctuée d'un piano délicat, "Mad sounds" enrobée de volupté non sans rappeler "Reckless serenade" et "Fireside" aux accent mystiquement désuets me plaisent beaucoup et me font finalement dire que le frontman Alex Turner n'est pas entièrement passé du côté obscur de la force^^. La déconcertante "Why'd you only call me when you're high" se fait obsédante et nous confirme que AM est définitivement un album de nuit. Entre mauvais rêve et trip envoûtant, chaque titre semble être composé pour les phases spécifiques du sommeil et nous en dit long sur les nuits perturbées de Mr. Turner!^^ Les deux dernières "Knee socks" au final très girl band^^ et  "I wanna be yours" où le texte de John Cooper Clarke mis en musique par les 4 lascars anglais semble sous l'influence de Nick Cave, véritable poème en chanson, un petit bijou non sans rappeler l'ambiance dark de Humbug... Avec ce AM, Arctic Monkeys nous livrent un rock crasseux, heavy et parfois désuet... Je dois avouer que je ne m'attendais à pas ça, ils nous avaient pourtant laissés rêveurs avec Suck It And See, qui s'avère peut-être bien être leur meilleur album puisqu'il synthétise ma définition de l'album parfait (un mélange de titres indé, heavy et de merveilleuses mélodies). De plus, Alex Turner semble changer de jour en jour, que ce soit son attitude, son look ou son accent (odieusement américain!^^) et nous laisse penser que son ironie si caractéristique et ses influences initiales se sont fait la belle... Malgré tout, je persiste à penser que plusieurs écoutes sont nécessaires pour bien fouler tous les chemins, pas toujours rassurants, empruntés avec ce nouvel opus. N'oublions quand même pas que la musique d'Arctic Monkeys s'est toujours appréciée en deux temps : la musique brillamment composée et accrocheuse puis la plume singulière de Mr. Turner (souvent doté d'un sixième degré^^).
Pour conclure, une parenthèse agréable et même si l'esprit est embrouillé  se partageant entre la déception, l'étonnement et la passion, AM ne laisse pas indifférent, le retour à la réalité après avoir retiré le casque est dur...finalement on resterait bien encore un peu dans l'univers nocturne des Arctic Monkeys...

-A.

Des semaines que l’on brûle de savoir quelle direction va prendre ce AM, vraisemblablement l’album le plus attendu de l’année! Groupe que l’on ne présente plus puisque adoubé par la terre entière, les Arctic Monkeys sont parvenus à un seuil de popularité qui peut mettre mal à l’aise les fans de la première heure (vous vous reconnaîtrez si vous aussi écoutiez les 1ères démos du groupe sur MySpace^^). Là se situe bien le cruel dilemme auquel nombre de groupes et de fans furent confrontés (et brillamment résumé par les Courteeners dans la citation qui ouvre ce billet) : crédibilité artistique et succès commercial ne cohabitent pas toujours harmonieusement. L’adage "Don’t believe the hype" autrefois évoqué par les natifs de High Green semble dorénavant bien lointain : il est en effet branché "d’adorer" le groupe et de porter AM aux nues sans vraiment l’avoir écouté. Pour ma part, j’aime à penser que les Monkeys envisagent tout cela avec beaucoup d’ironie et de second degré…


Pas de langue de bois ici donc, mais la chronique d’une vraie fan du groupe qui a décortiqué ce nouvel album comme il se doit…
Alors influences hip-hop à la Dr Dre, accents r’n’b, métal lourd dans la lignée de Black Sabbath? Tout ou presque a été écrit sur cet album avant même d’en avoir entendu la moindre note, le groupe lui-même alimentant les rumeurs les plus saugrenues ! Et bien, rien de tout cela en réalité ! Ou peut-être un peu de tout… La 1ère écoute laissera probablement un sentiment mitigé à celui qui s’attendait à découvrir la pièce maîtresse de l’œuvre d’Arctic Monkeys (OK, je suis de ceux-là^^). Les autres écoutes révéleront en revanche une richesse troublante qui prouve une fois de plus que le groupe n’a décidément pas volé sa couronne !
AM se veut une référence aux initiales du groupe mais évoque également ce qu’il se passe après minuit. Passage en revue d’une nuit passée en compagnie d’Arctic Monkeys (si ça donne pas envie ça!!)…
Le disque s’ouvre sur la lourde et puissante "Do I wanna know", écrin à l’un des plus beaux textes d’Alex Turner. La basse, fil conducteur du morceau, installe cette ambiance moite et fiévreuse qui ne quittera pas les oreilles de l’auditeur durant cette escapade nocturne. "R U Mine" s’impose comme la magistrale synthèse des différentes phases adoptées par le groupe entre riffs de guitares des débuts, rapides et saccadés, et accents heavyLa triptyque "One for the road", "Arabella" et  "I want it all" laisse plus perplexe… La basse groovy couplée aux solos de guitares, sans compter les chœurs haut perchés, donnent à l’ensemble une teneur presque r’n’b plutôt déstabilisante. Les mélodies, pourtant très réussies, auraient mérité une production plus en finesse. Les clichés du stoner rock semblent tous convoqués afin de vernir la nouvelle image du groupe… Gageons qu’en live, les morceaux révéleront tout leur potentiel.
La dernière partie de l’album est un régal : "No.1 party anthem", rétro à souhait, déploie tout le savoir-faire du groupe en matière de ballade classieuse. "Mad sounds", plus intimiste, se révèle tout aussi réussie (dans la lignée de "Cornerstone"…). Le plaisir se poursuit avec la lancinante cavalcade qu’est "Fireside", véritable innovation dans le son du groupe. "Why’d you only call me when you’re high" nous situe aux alentours de 3h du matin donc… Le morceau réussit là où "I want it all" pêche : pas de clichés abusifs à déplorer ici. La rythmique est groovy et sensuelle tout en restant résolument rock. Coup de cœur pour "Snap out of it", l’un des morceaux les plus réussis de ce nouvel opus ! Les accents r’n’b reviennent nous hanter sur "Knee socks" et son refrain presque parlé. Rien de dérangeant, au contraire si ce n’est le pont (on ne peut pas tout cautionner non plus^^) heureusement sauvé par la voix d’Alex en filigrane, étrangement proche de celle d’un certain Josh Homme… L’apothéose arrive sur "I wanna be yours" aux toutes premières heures de l’aube… Sur un texte sublime de John Cooper Clarke, les Monkeys déploient une mélodie sombre mâtinée de cordes tendues.
Une fois passée la surprise de ces nouvelle sonorités, force est de reconnaître que le groupe nous livre une œuvre maîtrisée de bout en bout, novatrice et ambitieuse. Loin de Sheffield ou du désert californien, c’est dorénavant Sunset Boulevard et ses côtés obscurs que nous explorons. Un dénominateur commun cependant : notre groupe fétiche, toujours aussi talentueux et passionnant!

-V




 




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